mercredi 30 janvier 2008

Un moment de fainéantise et... une polémique

Qu'il est agréable de ne rien faire, assise tranquillement dans son canapé à regarder la télévision. Dimanche soir dernier, France2 rediffusait Braveheart ou la vie romancée de William Wallace héro de la guerre d'indépendance écossaise du XIIIème siècle.

Dans le film, l'affreux roi d'Angleterre Édouard le Sec impose une loi, la "Prima Nocte", à ses vassaux écossais. Cette loi autorise les seigneurs anglais à passer avec une jeune mariée la première nuit de ses noces. La scène suivante, un seigneur anglais vient effectivement réclamer son "du" et repart avec la jeune mariée sous les yeux impuissants de son mari et de William Wallace.

Mon cher et tendre mari épouvanté par autant d' atrocité me demande si ça s'est vraiment passé comme ça. Je lui répond que oui, qu'en France on appelait ça le droit de cuissage... Je cherche dans ma mémoire où j'avais pu lire que c'était le cas et d'où je connaissais l'expression "droit de cuissage". J'ai abandonné le film et me suis mise sur internet.

Quelle surprise de constater que l'existence ou non de cette loi est sujet à polémique et a fait l'objet de deux livres! Celui de Marie Victoire Louis qui affirme l’existence du droit de cuissage et celui Alain Boureau, qui affirme que le droit de cuissage est un mythe construit de toute pièce.

M Boureau part du principe qu'aucun texte de loi ne fait mention du droit de cuissage, (ce qui est vrai) et précise que les termes cuissage, jambage ou culage sont apparus dans la langue française au plus tôt au XVème siècle (ce qui est également vrai). Fausse loi issue de phantasme, d'une caricature barbare du Moyen Âge qu'il tient à tout pris à réhabiliter.

Mais l’historien ne se pose pas la seule question qui était vraiment importante: le droit de cuissage était-il une réalité pour les femmes, inscrit ou non dans la loi, nommé ou pas de la même façon? Car qu’entend on par droit de cuissage si ce n’est le droit que s’accorde un être humain socialement plus fort de profiter de sa position pour soutirer des faveurs sexuelles. Les femmes étaient elles harcelées sexuellement au Moyen Age ou a t-il fallu attendre le XXème siècle pour constater cette pratique? Au XIXème et au XXème siècle il n’existait pas de loi qui autorisait un patron ou toutes autres personnes plus élevées dans la hiérarchie d’utiliser son autorité pour imposer un rapport sexuel pourtant on ne peut que constater la réalité de cette pratique,(si un doute subsiste, relisez Zola).

Ce qui est consternant dans le livre de M Boureau, c’est la facilité avec laquelle il passe à coté de son sujet pour ne s’intéresser qu’à une controverse de gratte papier! Il était juste de sa part de rétablir l’inexistence de cette loi, il était primordiale d’aller un peu plus loin que la vérité juridique. A croire que la domination masculine est un mythe et l’oppression des femmes une hystérie collective contemporaine!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sujet très intéressant! Déjà, le film, ne m'a jamais attiré, mais aujourd'hui, je le visionnerais encore moins! Eh oui ma p'tite Madeleine, je crois bien que le jour où la femme sera l'égale totale de l'homme, Dieu interviendra et dira: "Y en a marre de ce monde, je vais pour la troisième fois tout refaire". Finalement les apocalypses, c'est les femmes qui les subissent toujours, et le pire c'est qu'en plus, on accuse la femme d'avoir croqué la pomme avant l'homme! En même temps l'homme est tellement idiot qu'il n'y aurait peut être pas pensé... lol

Madelaine a dit…

Moi aussi je pense que dieu se moque de nous, ou alors qu'il est absent depuis un LONG, tres LONG moment, l'AbsenTHEISME