33 ans que l'IVG a été légalisée en France, le 17 janvier 1975. Il aura fallu l'engagement politique d'une femme, Simone Veil et le combat de milliers d'inconnus pour que la loi soit finalement acceptée. Une victoire sans cesse remise en cause et un peu amère à vrai dire.
Une victoire parce qu'on a enfin compris qu'une femme n'est pas forcement prête à materner, que ce n'est pas son rôle sur terre. Les risques de dommages psychologiques sont considérables, aussi bien sur la mère que sur l'enfant. Comment élever un enfant qui n'est pas désiré au sein d'une famille et en prendre soin? Le politique a enfin compris que quand une femme ne voulait pas d'un enfant, c'était pour une bonne raison!
Amère parce qu'elle nous ramène à la triste réalité: la condition misérable de certaine femme, et la féminisation de la pauvreté toujours croissante. Bien sur la légitimité de ce droit n'est pas remise en question et le nombre d'IVG est assez symptomatique de la nécessité pour les femmes de ne pas devenir mère (encore). Au alentour de 200 000 en France soit un IVG pour trois naissances. Il n'est pas question de rajouter une peine à leur malheur.
La légalisation de l'avortement a eu un effet considérable, elle a fait chuté la criminalité, en France comme aux Etats Unis. Bonne nouvelle? Si ce n'est un constat alarmant. Avant la légalisation, seules les femmes riches pouvaient s'offrir ce "service". En le légalisant, c'est toute une catégorie de la population pauvre qui a pu en bénéficier. Quel est le profil de la femme ayant tiré profit de la loi? Une célibataire, une adolescente, une démunie ou les trois à la fois. Quel aurait été l'avenir de cet enfant? Un délinquant, qui n'a finalement pas pu naître et donc grossir les chiffres de la criminalité.
Un état digne de ce nom, ne devrait pas assurer à chacun et chacune d'entre nous de mener sa vie dignement, sans précarité. Peut on consciemment se réjouir de ce constat?
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