vendredi 29 février 2008

Et la lumière fut... presque... QUI A ETEINT LA LUMIERE!!!!

La Bible est le livre le plus vendu au monde et que l'on soit croyant ou non, on ne peut réfuter l'immense importance qu'elle a eu dans la construction et l'évolution de notre société.

Au mois de décembre dernier, les éditions "Société Biblique de Genève" ont pris l'incroyable décision de la rééditer dans une nouvelle version, avec les mots d'aujourd'hui précise t-il.

En tant que libraire, j'étais impatiente de voir ce que cette nouvelle traduction avec "les mots d'aujourd'hui" allait induire comme transformation. J'attendais une version en accord avec "leurs aspirations humanistes"

Deux passages de la Genèse sont au centre de mon attention: celui où dieu créa l'être humain, parce que dans la traditionnelle Bible de Jérusalem cet extrait est particulièrement misogyne et qu'il a servi à justifier notre misérable situation et celui où Noé maudit son petit fils Canaan parce qu'il a servi à légitimer la condition d'esclave des noirs.

Dans l'ancienne version, voici ce que l'on peut lire sur la naissance de l'homme et de la femme:

"Gn 2:7- Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant (...)

Gn 2:21- Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.

Gn 2:22- Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme.

Gn 2:23- Alors celui-ci s'écria : C'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme, celle-ci !"

On peut facilement constater que l'homme fut créer le premier et que la femme est non seulement née d'une côte d'Adam (ce qui implique pour les nombreux commentateurs qu'elle doit lui être soumise) mais aussi que dieu lui a donné une compagne à l'image de l'homme (et non pas à son image) pour qu'il ne se sente pas seul...

Voici la nouvelle version:

"Gn26: Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu. Il créa l'homme et la femme."

On peut regretter l'utilisation du mot homme, avec un petit h pour parler de l'humanité, le terme être humain aurait été plus juste. La femme n'est plus tirée d'une côte d'Adam, c'est déjà ça, mais on ne change pas les vieilles habitudes, à mon grand regret.

Concernant la malédiction de Noé sur son petit fils Canaan, qui devait être l'esclave de ses frères et dont la descendance serait noire, voici ce que l'on peut lire dans l'ancienne version:

Gn 9:20- Noé, le cultivateur, commença de planter la vigne.

Gn 9:21- Ayant bu du vin, il fut enivré et se dénuda à l'intérieur de sa tente.

Gn 9:22- Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et avertit ses deux frères au-dehors.

Gn 9:23- Mais Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leur épaule et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père; leurs visages étaient tournés en arrière et ils ne virent pas la nudité de leur père.

Gn 9:24- Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce qui lui avait fait son fils le plus jeune.

Gn 9:25- Et il dit : Maudit soit Canaan ! Qu'il soit pour ses frères le dernier des esclaves !

Gn 9:26- Il dit aussi : Béni soit Yahvé, le Dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave !

Gn 9:27- Que Dieu mette Japhet au large, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit son esclave !

Seule la tradition considère Canaan comme l'ancêtre des noirs, de la même façon qu'elle affirme qu'Abraham est l'ancêtre des hébreux et des arabes. Mais que la bible accepte l'idée d'une hiérarchisation entre être humain et la revendique, qu'elle autorise implicitement l'esclavage est tout simplement consternant ...et se passe de commentaire.

Que peut on lire dans la nouvelle version de cette fameuse bible avec nos mots d'aujourd'hui?

EXACTEMENT LA MEME CHOSE

Une nouvelle version aussi discutable que l'ancienne, qui n'a pas su remplir sa nouvelle mission et qui nous invite encore et toujours à regarder son voisin avec appréhension.

Où sont elles passées?

Dans le "Livre Noir de la Condition De La Femme", dirigé par Christine Ockrent, on trouve en introduction un chiffre étonnant.

Depuis trente ans, dans les pays d'Asie où la natalité est contrôlée, (Inde, Pakistan, Bangladesh, Chine) il manque plus de cent millions de femmes.

Elles manquent parce qu'elles ne sont pas désirées (avortement sélectif), peu considérées (mal nourries ou abandonnées), la femme est une quantité négligeable dont il faut se débarrasser et souvent perçue comme un fardeau pour sa famille (il faut assumer sa dot ce qui peut devenir une lourde contrainte économique, surveiller aussi son honneur, sa virginité qui est l'affaire de toute la famille et au besoin l'éliminer si elle est considérée comme "impure").

Citation

"Partout dans le monde une femme ne doit pas quitter le lit de son mari même si le marie injurie, frape et menace la femme. Elle a toujours tort.
C'est ça qu'on appelle les droits de la femme."

Ahmadou Kourouma dans Allah n'est pas obligé

mardi 26 février 2008

Citation

"Appeler les femmes "le sexe faibe" est une diffamation; c'est l'injustice de l'homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes."


Gandhi dans "Tous les hommes sont frères"

Une autre hypothèse

Olivier Pétré-Grenouilleau dans son livre " les Traites Négrières " avance l’hypothèse suivante: le racisme contre la population noire est une conséquence de la traite, pas une de ses raisons. L’expansion des nations européennes due à la découverte du nouveau monde, la nécessité économique d’une main d’œuvre bon marché et en abondance ainsi que la grande vulnérabilité des populations d’Afrique de l’ouest par rapport aux populations de l’est peuvent expliquer l’origine de ce commerce d’êtres humains ( je résume en quelques lignes un livre de plus de cinq cents pages, j‘encourage donc vivement tous ceux que ça intéresse à le lire).

L’axiomatisation par les théories racistes interviendra plus tard et encouragera les populations blanches à continuer dans ce sens.
Aussi invraisemblable et ahurissant soit il, nous avons considéré que les populations noires se sont laissées soumettre et imposer une condition d’esclave. Nous en avons donc déduit qu’elles le méritaient et qu’elles étaient inférieures. Bon nombre de nos éminents scientifiques l’ont expliqué par des tares physiques propre à la nature même des noirs. Nous sommes partis du principe qu’il n’y a rien de plus méprisable qu’une personne qui se laisse mépriser. Et nous continuons encore aujourd’hui.

J’imagine la même hypothèse pour les femmes. Je suis convaincue que la misogynie n’est qu’une conséquence de notre condition. Elle déculpabilise et incite à continuer mais elle n'en est pas la cause efficiente
Si l'infériorité des femmes allait de soi, personne n'aurait pris la peine de la justifier et de rappeler au fil des siècles la grande nécessité pour la population masculine de nous tenir à l'écart et sous leur contrôle.
Les écrits misogynes qui ponctuent notre histoire, font un état des lieux de la situation de la femme et de la façon dont elle est perçue mais ils n'expliquent pas pourquoi il en est ainsi.

Une autre question, plus fondamentale, doit trouver une réponse. Qu'est ce qui poussa les hommes à nous soumettre?

mercredi 20 février 2008

Le livre du mois de février 2008 est...

Principe de Peter de Peter et Hull
Il était en réédition depuis un certain temps, il est de nouveau disponible en librairie:
Le Principe de Peter, de L.J. Peter et R. Hull. Ou plus simplement l'absurdité de la hiérarchie et l'ineptie de la fameuse ascension sociale.

Les deux auteurs ont fait un constat simple, on progresse dans le trombinoscope sur ses compétences, on arrête d'évoluer quand on arrive à son niveau d'incompétence, c'est à dire, quand on est plus assez qualifié pour passer à l'étape suivante.
Pour mieux comprendre, voici un exemple type du principe de Peter, détaillé p 19 et 20 (dans l'édition de poche , ISBN: 9782253005933):

"E.Tinker était exceptionnellement zélé et intelligent quand il était apprenti au garage G. Reece; il devint bientôt mécanicien. Il savait admirablement diagnostiquer les plus obscurs défauts d'un moteur et faisait preuve d'une patience merveilleuse pour les réparer. Il fut nommé contremaître de l'atelier de réparations.
Mais là, son amour de la mécanique et son perfectionnisme deviennent des défauts. Il entreprend un travail qui lui paraît intéressant, néglige les réparation urgentes, en disant que tout s'arrangera bien.
Il ne laisse jamais partir une voiture avant d'être parfaitement satisfait du travail effectué. Il se mêle de tout. Il n'est jamais à son bureau, mais on le voit plongé jusqu'à mi-corps dans un moteur démonté et pendant que l'ouvrier qui devait faire le travail l'observe, les autres attendent qu'on leur dise ce qu'ils doivent faire. L'atelier est donc surchargé de travail, tout est en désordre, et les livraisons sont en retard.
Tinker est incapable de comprendre que le client moyen ne demande pas la perfection, il veut sa voiture à l'heure! Il ne peut comprendre que la plus part de ses ouvriers s'intéressent moins aux moteurs qu'à leur fiche de paye. Tinker ne s'entend donc ni avec ses clients, ni avec ses subordonnés. Excellent mécanicien, il est devenu contremaître incompétent."

On peut se demander ce qui poussa Tinker a accepté un poste où manifestement il ne pourrait plus faire ce qu'il aime. Le prestige d'un poste "à responsabilité", la nécessité d'être estimé pour se dire qu'il a une valeur, la promesse d'un meilleur salaire. C'est bien cela le drame de la hiérarchie, on ne peut plus espérer obtenir un travail selon ses possibilités, sinon chaque employé serait gardé à son niveau de compétence. L'organisation interne des entreprises ne permet pas à un salarié de s'épanouir. Le travail n'est pas considéré à sa juste valeur, les différences de salaires sont là pour nous rappeler qu'il faut avoir de l'ambition.



Sans la fameuse structure pyramidale qui invite chaque membre d'en bas à progresser vers le haut qu'adviendra il de nos entreprises et de ses millions d'employés? Des gens heureux et productifs, libres, enthousiastes, créatifs dans leurs domaines.


Comme le rappelle Peter et Hull, promouvoir un employé à un poste où il se manifestera incompétent peut s'avérer mortel, pour lui et la santé de ses collègues qui doivent perdre du temps à récupérer ses bêtises.

mardi 19 février 2008

Dommage Collatéral

Avant l'émancipation de la femme, chaque homme, quelque soit sa beauté, son humour, son intelligence ou sa condition sociale avait la certitude de pouvoir se marier s'il le désirait, de fonder sa famille mais surtout de se garantir une vie sexuelle plus au moins épanouie ou plus généralement de s'en assurer une certaine régularité.
La femme n'ayant pas le droit de travailler ou de subvenir elle même à ses propres besoins était obligée de consentir à un mariage. C'était son destin, s'occuper du foyer, des enfants et satisfaire en tout point son mari.
Notre subordination étaient leur promesse d'un équilibre dans ce domaine là.

Aujourd'hui, le sexe est un marché comme un autre, avec ses vainqueurs: les beaux, les riches (c’est regrettable mais c’est ainsi) ou ceux qui ont du prestige (de l'uniforme, d'être passé à la télévision, de faire attention aux autres, d'avoir écrit un livre, d'avoir reçu un prix Nobel, d'être président de la république etc...) et ses vaincus: le laid pauvre (ou pas assez riche) égocentrique ou malveillant.

L'Émancipation nous a entrouvert la porte du salut et la referme progressivement au nez de ceux qui se croient encore le centre du monde et qui persistent à voir chez la femme un moyen de se soulager, un consommable au même titre qu’une belle voiture ou le nouvel I-phone.
Certains hommes pouvaient ricaner en voyant les femmes brûler leur soutien-gorge, ils n'ont pas pris la mesure de ce qui allait changer pour eux. L'obligation de plaire, avec c’est vrai son lot d’injustices (l’ascendance de l'argent sur une population féminine toujours aussi pauvre), mais surtout de faire un pas vers le monde esthétisé de la femme et celui tout à fait charmant de l'amour.

Qui en souffre le plus? Qui en est devenu amer au point de considérer le féminisme comme la plus grande saloperie de notre histoire? Alain Soral et ses amis du front national, Éric Zemmour qui lui parle carrément de castration des hommes par les femmes, et tous ses semblables si bien décrit dans les livres de Michel Houellebecq (lire Extension du domaine de la lutte).

Personne ne les regrettera. A nous maintenant de faire en sorte qu’on ne demande plus à la femme de correspondre en tout point aux critères de beauté et de ne plus rechercher chez l’homme sa capacité (financière ou sociale) à nous protéger.

dimanche 17 février 2008

Au détour d'une conversation...

Avez-vous remarqué comment les idées reçues ont la vie dure et surtout comment elles s’appuient sur l’indétrônable « on m’a dit ».
Hier, une de mes clientes qui a confondu ma condition de salarié avec celui d’esclave en gilet vert qui fait ce que je lui dis parce que le client est roi et surtout qui doit écouter avec le sourire tout ce que j’ai à lui dire parce que je suis plus intelligente qu’elle sinon elle ne serait pas libraire à la F…, a finalement terminé son monologue par:

- oui mais bon quand même, je ne vois pas comment on peut être d’accord avec ça (je ne sais pas à quoi le « ça » fait référence, je n‘ai pas écouté) mais quand on regarde les sociétés primitives, on voit bien que c’est l’homme qui a toujours dominé, c’est normal, c’est lui qui ramenait la nourriture, même dans les sociétés matriarcales, ça a toujours été comme ça et ce n’est pas pour rien. Les hommes ont un truc en plus.

- Quand vous vous demandez qui a peint les grottes de Lascaux, vous vous imaginez immédiatement un homme ou un groupe d’hommes? Pas une femme ou un groupe de femmes et encore moins des femmes et des hommes ensemble. Pensez vous que c’était réellement le cas ou ne croyez vous pas plutôt que votre vision de l’Histoire n’est absolument pas objective et que les éminents anthropologues qui vous ont probablement inspiré cette théorie, ont cherché à comprendre l’évolution de notre espèce en se basant sur les même distinctions et distributions des rôles qui existent entre nos deux sexes aujourd’hui?

Les travaux de Mme Gimbutas vont à l’opposé de cette figure sexiste et parlent de sociétés anciennes qui ne sont pas basées sur la discrimination sexuelle. Pour ma part, je dois vous avouer que je n’en sais rien, mais mon bon sens m’oblige à me poser la question et ne rien admettre sans chercher à en savoir plus.

Mais partons du principe que vous avez raison, l’homme a toujours dominé la femme. Est il raisonnable pour autant de lui attribuer une valeur supérieure à la femme? Devons nous considérer cette différence comme « naturelle » propre à notre espèce ou chercher une explication en dehors de toutes considérations anatomiques ou génétiques? (lire ou relire Albert Jacquart, Lévi-Strauss, Jared Diamond etc…)
Vous dites qu’il en a toujours été ainsi. Et alors? Est-ce un argument suffisant pour continuer à organiser nos sociétés sur cette distinction.
Par analogie, il y a toujours eu des pauvres et des riches, mais nous considérons cela comme une injustice et nous cherchons un moyen efficace d’y remédier.
Rien ne peut justifier ou défendre la prédominance d’un sexe sur l’autre.
Évidemment ma cliente a tourné les talons au moment où je devais prononcer les mots « pensez-vous que… » mais, qui sait, le hasard la ramènera peut être sur mon blog.

jeudi 14 février 2008

De mères en filles

Ma mère était dans la cuisine occupée à préparer le dîner pour toute la famille et j'avais pris la décision de l'aider un peu dans sa tâche. En fait je guettais le meilleur moment pour négocier avec elle le droit de regarder la télévision un peu plus tard que d'habitude.
J'avais neuf ans.
Je commençais par lui parler de l'école et des bonnes notes que j'accumulais. J'espérais l'inciter d'elle même à me récompenser.
Je n'ai eu en retour que ces mots: "Fais attention aux garçons, ils peuvent être très méchant" avant de recevoir l'ordre de mettre la table.
Je n'avais pas saisie à ce moment la pertinence de sa mise en garde, je pensais tout simplement qu'elle cherchait à changer de sujet pour ne pas avoir à marchander avec moi.
Surtout qu'à l'époque, si un garçon avait le malheur de me chercher, je le plaquais au sol et lui tordait le bras pour le forcer à me faire des excuses.
Autant dire que je n'ai pas pris ma mère au sérieux.

Depuis, je n'ai pas rencontré une fille qui n'avait pas son histoire, celle qui nous rallie sous la même bannière, et qui donne toute sa valeur à l'avertissement de ma mère. L'histoire du jour où elle s'est fait maltraiter par un homme, l'histoire:

De mon amie Christine, qui s'est faite taper dessus par son compagnon, parce qu'il ne supportait plus de vivre à ses crochets et de se sentir si minable à coté d'elle.

De mon amie Julie, qui s'est faite violer, taper et menacer par son amant et ses amis parce que selon lui, elle aimait un peu trop le sexe et que c'était normal de la traiter comme une chienne.

De mon amie Laetitia qui s'est vu imposer une sodomie, jusqu'au sang et jusqu'aux pleurs, par son petit ami pour qu'il ait quelque chose à raconter à ses potes le lendemain.

De mon amie Gina, qui s'est faite violée par son cousin à l'âge de douze ans, parce qu'elle était déjà très belle et qu'il voulait à tout prix s'octroyer le privilège de la déflorer.

De mon amie Claire, qui a du subir toute son enfance les avances de son beau-père.

De mon amie Olivia, qui est revenue transformée de ses vacances à Londres, parce q'un soir deux hommes qui l'ont raccompagné , ceux sont dit qu'elle pouvait bien leurs faire une fellation pour les remercier.

De mon amie Anne-Marie, qui s'est prise une gifle en pleine rue par son ex parce qu'il lui avait prêté la cassette audio du film Dick Tracy et qu'elle ne lui avait pas encore rendu.

De mon amie Irène qui devait s'assoire sur les genoux de son père et se frotter contre lui pendant que maman s'occupait du dîner dans la cuisine.

De mon amie Julia, qui s'est prise un coup de poing dans la figure parce que son compagnon n'a pas apprécié qu'elle se rendorme alors qu'il l'a réveillait à deux heures du matin pour lui raconter pourquoi il était un grand artiste.

De mon amie Deborah dont le compagnon en avait marre de se creuser la tête et d' inventer des mensonges pour la tromper, et qui s'est dit au cours de la soirée qu'il organisait pour son anniversaire, que c'était plus simple de la traiter d'allumeuse et de la mettre dehors à grand coup de pied dans le derrière pour être tranquille.

De mon amie Élodie qui devait tout accepter de son petit ami parce que selon lui, elle devait être reconnaissante qu'il s'intéresse à elle alors qu'elle était grosse et moche.

De mon amie Nathalie qui s'est faite coincée dans les toilettes d'une boite de nuit par trois touristes qui lui ont baissé son pantalon et soulevé son T-shirt et pris en photo avec leurs téléphones portables, parce qu'ils voulaient un souvenir de Paris.

De mon amie Marie-Agnès dont le petit ami lui confisquait son argent de poche parce qu'elle était trop bête pour savoir comment s'en servir.

Et enfin, mon histoire, celle où mon ex n'a pas su encaisser la rupture et qui m'a harcelé, menacé de mort et craché dessus.

vendredi 8 février 2008

…*

Je considère la pornographie ou du moins le principe, globalement comme une bonne chose. Je regrette seulement qu’elle soit autant tourner vers le plaisir masculin. Je n’aime pas quand l’acteur porno a une tête de « voisin de palier », bah oui… merci pour le phantasme, je n’aime pas non plus quand la fille ressemble trop à un travelo (ou à Ivana Tramp selon le critère), sans parler du manque évident d’inventivité dans l’écriture des scénarios (une fellation, une levrette et hop! on change de côté de préférence sur une table, billard, tabouret, voiture, machine à laver, puis de nouveau une fellation et enfin l’éjaculation…ouf… ça commençait à faire long).

J’avais laissé ça de côté, en attendant des jours meilleurs….

Depuis quelque temps, je suis harcelée par le même Pop Up pour un site à caractère hautement pornographique. Je vaque tranquillement à mes occupations sur Internet quand la photo de deux énormes sexes qui pénètrent sans ménagement un tout petit sexe de femme s’impose à mon regard virginale!
Pour mieux nous allécher, il nous propose un cours synopsis sur ce qui va se passer si on se laisse aller à cliquer sur le lien et si on est prêt à payer la misérable somme d’ un euro:

« une nympho traitée comme une chienne par 2 mecs violents… »

« En la tirant par les cheveux, un mec amène une magnifique blonde aux gros seins devant son pote. Malgré la boule qui lui obstrue la bouche, cette chienne ne pourra laisser échapper de petits gémissements pendant que le type lui explose violemment l'anus en mettant quelques fessées sur son joli cul. Surexcité, son pote se ramène, ôte la boule et enfourne brutalement sa grosse queue au fond de la gorge de la garce. La nympho hurle de plaisir et d'excitation pendant que les gars se relayent entre sa bouche de suceuse, sa petite chatte rasée et son cul rebondi. Les doubles pénétrations plus hard les unes que les autres vont se succéder, la faisant crier toujours plus fort, avant que la pute avale le sperme chaud déverser à l'intérieur de sa bouche" »

Elle est bien loin l’image de mes films pornos ringards où l’acteur vedette gardait ses chaussettes et où la fille braillait tout le temps même quand il ne se passait rien!

Combien sont-ils à se reconnaître dans ce phantasme malsain, répugnant et odieux!?! J’imagine bien que si des femmes se font violer c’est que certains hommes y trouvent du plaisir.
Je suis triste, amère et écœurée de trouver à porter de ma main comme à celles de millions d’autres, un récit aussi décomplexé et racoleur sur le plus grand drame de l’humanité.

mardi 5 février 2008

Changeons de critère

S'est on vraiment affranchie de la domination masculine ou avons nous juste ouvert une porte pour mieux participer à la connerie ambiante?
Qu'avons nous fait en réclamant l'égalité si ce n'est d'exiger de ne pas nous discriminer sur notre sexe sans jamais remettre en question le système inégalitaire mis en place?

Changeons de critères mais pas le principe hiérarchique qui nous a justement assigné à un rôle de second ordre.

Nous sommes sorties de la sphère privée du foyer pour se faire une place dans celle publique des hommes sans exiger de changement autre que de bien vouloir nous accueillir parmi eux!
Une des grandes revendications de la femme était son droit le plus élémentaire à travailler.
Pour ma part, j'en ai plus qu'assez de travailler et je ne vois dans le monde de l'entreprise qu'un autre instrument de subordination. Je ne comprends pas par quelle ineptie on est arrivé à nous imposer une hiérarchie et les inégalités salariales qui vont avec. Je veux bien qu'on m'explique en vertu de quoi deux personnes qui travaillent dans la même société ne seraient pas rémunérées de la même façon!

Quel progrès y a-t'-il à sortir d'une situation médiocre pour entrer dans une autre tout aussi insupportable?

Le problème ne se pose évidemment pas qu'à la femme mais dans sa lutte pour son émancipation, j'entrevois la révolution nécessaire à l'épanouissement de tous les membres de notre espèce.

samedi 2 février 2008

Le misogyne du mois de février 2008 est...

Un vrai champion, toutes catégories confondues, peut être même le roi, qui a la spécificité d'être un de nos contemporains: j'ai nommé:
Alain Soral, pour son merveilleux ouvrage "Sociologie du Dragueur".
Il a beaucoup réfléchit sur la femme, il l'a connaît bien (il en a dragué des tas et a conclu avec plus de sept cents, c'est lui qui le dit...) Il sait donc comment "ça" fonctionne et c'est en expert qu'il nous parle.

L'idée de base du livre qui voulait expliquer ou du moins analyser les comportements et les activités du dragueur était pourtant bienvenue. Oui! on voulait comprendre ce qui pousse un individu à arpenter les rues, toujours en quête d'une femme, on ne voulait pas supposer que seul le mépris, la matraquage publicitaire, l'irrespect ou la nécessité les y poussent!

Mais de l' analyse on passe très vite à un manuel technique à l'usage des novices avec en prime les conseils du maître. Pour l'aider à mieux comprendre ce qu'est une femme et ne pas se laisser avoir par la vision altérée des poètes, (qui n'en n'ont jamais baisé et donc qui ne peuvent pas la connaître) il la divise en plusieurs profils: la jeune fille, la pétasse, la femme de trente ans, la bourgeoise, la bonniche, la folle (mystique et salope), la mère, la dragueuse, l'intellectuelle flippée et autres féministes et le met en garde sur la possibilité qu'une femme passe d'une catégorie à une autre.

Ses considérations sur le viol comme "délicate question" pour le dragueur sont consternantes, p113 à 115: " le danger et l'ambiguïté du viol tiennent d'abord à la spécificité du désir féminin. (...) Si rétrospectivement on est sûr qu'il y a eu viol quand la femme dit "non" jusqu'au bout, dans certaines situations ambiguës il n'est pas toujours évident de déterminer le moment où le "non" proféré par l'être du peut être cesse d'être un "oui" qui joue à se faire prier. (...) Quand au dragueur dont la pratique multiplie les situations à risques, disons que le viol constitue pour lui un défaut de maîtrise dont il se prémunie par la technique. une faute qui est plutôt le fait des amateurs et des normaux (les fameux cons du samedi soir); sans oublier les malheureux dont le manque est trop fort pour qu'ils puissent répondre par le mensonge de la drague ou le mensonge de la séduction."
Une femme violée est une femme à qui on n'a pas su faire dire le oui magique et ceux qui n'y arrive pas sont des "malheureux". La possibilité d'un viol comme apprentissage nécessaire à la maîtrise d'une technique, je ne pensais pas le lire un jour.

Alain Soral ne s'arrête pas là, il nous parle de la nature profonde de la femme qui est condamnée à se faire baiser. Quand elle ne l'accepte pas, elle va contre sa nature et devient féministe et/ou homosexuelle. A ce titre il considère l'homosexualité et le féminisme comme des maladies.

Il nous explique également pourquoi la femme est inapte (en raison de ce qu'elle est par son corps et son esprit) à cette activité hautement virile qu'est la pensée. Il se justifie par une analyse très personnelle de l'histoire qui n'a connu aucun talent féminin, une régurgitation de l'oedipe de Freud et tire ses exemples des magazines féminins.

Un recueil d'âneries dont je ne pointerai pas toutes les inepties mais qui lui vaut
incontestablement le titre de misogyne du mois de février 2008