jeudi 31 janvier 2008

Citation

"Homme, es tu capable d'être juste? C'est une femme qui t'en fait la quesion; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi? qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe? ta force? tes talents? Observe le céateur dans sa sagesse; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne moi si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyranique.
Remonte aux animaux, consulte les elements, étudie les végéaux, jette enfin un coup d'oeil ur toutes les modifications de la matière organisée; et rends-toi à l'évidence quand je t'en offre les moyens; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d'oeuvre immortel.
L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles; il prétend jouir de la Révolution, eet reclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus."
Olympe de Gouges, in Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Viol anecdotique

Une de mes amies (qui m’est d’ailleurs très chère), me demandait tout à l’heure au téléphone, comment je faisais pour tomber sur autant d’imbéciles. Je venais de lui parler du livre « le Droit de Cuissage » de M Boureau (cf. post précédent) et de « Sociologie du Dragueur » d’ Alain Soral (qui fera l’objet d’une future publication). Bien sur, mon engagement pour le droit des femmes y est pour beaucoup, je suis plus attentive au discours pro ou anti-féministe et plus généralement sur tout ce qui touche de près ou de loin à la femme.
Mais la volonté complètement assumée de répertorier ce qui va dans notre sens ou ce qui en est très éloigné n’est pas la seule explication. Il suffit d’être un peu curieux. Toute la littérature quel que soit son propos (histoire, sociologie, anthropologie, biologie, lettres etc..) qui date d’avant 1950 comporte des propos misogynes, volontaire ou non, assumés ou pas (ce qui ne veut pas dire qu’il n’en n’existe pas après 1950)

Une de mes dernières découvertes vient du journal intime de Jacques Louis Menetra (1738-1812), compagnon vitrier du XVIIIème siècle à Paris publié chez Albin Michel. J’aime beaucoup les descriptions de la vie ouvrière (d’où mon faible pour Zola) et surtout l’argot populaire et ses expressions fleuries qui sont d’une incroyable imagination. Dès le début je suis surprise par l’omniprésence de la violence (au sein du foyer, chez son patron, avec ses camarades, dans la rue etc...) Vécue comme une évidence, il passe d‘un épisode où son père l‘attache à une chaise à un autre où il rencontre la première fois son patron. Pages 172 et 173 voici ce qu’il raconte:

« Un dimanche allant pour voir Baron dans le faubourg saint Antoine accompagné de mon ami Gombeault nous fumes jusqu'au bois de vincennes. Allant par dedans des broussailles nous trouvâmes un nid humain un jeune homme et une jeune personne en train de bien faire. Il avait eu la prévoyance de planter son épée nue à coté de lui. Je lui dis ces mots Croissez et Multipliez. Comme nous venions par l'effet du hasard (de) l'interrompre dans cette opération humaine il nous envoya par dessus les poiriers. Gombeault à ces sottises se jeta sur son épée et nous le fîmes repentir de son insolence car nous passâmes tous deux sur le corps de la jeune personne à qui nous ne donnâmes pas le temps de s'en remettre et le nigaud qui n'osa nullement approcher. Nous nous moquâmes de lui en remerciant la jeune personne de sa complaisance et quand nous fumes un peu éloigné (nous) lui jetâmes son épée car nous nous tenions sur nos gardes l'un après l'autre »
Jacques Louis Menetra raconte sans le moindre sentiment de culpabilité, sans même le moindre soupçon sur la gravité de son acte, comment lui et son compagnon ont violé une jeune femme pour punir son amant d’une insulte qu’il avait dite...

La violence, je l’ai dit plus haut, est d’une grande banalité à cette époque mais il s’agit surtout de maltraitances, il n’est pas question de crimes ou de vol qui sont sévèrement punis par la loi, comme le viol d‘ailleurs... Encore faut il savoir identifier ce qu’est un viol. A priori on est loin de nos critères actuels. Paradoxalement voler à l’étalage était plus répréhensible que de s’attaquer à une femme légère. Jacques Louis Menetra ne connaîtra jamais la monstruosité de son acte.

mercredi 30 janvier 2008

Un moment de fainéantise et... une polémique

Qu'il est agréable de ne rien faire, assise tranquillement dans son canapé à regarder la télévision. Dimanche soir dernier, France2 rediffusait Braveheart ou la vie romancée de William Wallace héro de la guerre d'indépendance écossaise du XIIIème siècle.

Dans le film, l'affreux roi d'Angleterre Édouard le Sec impose une loi, la "Prima Nocte", à ses vassaux écossais. Cette loi autorise les seigneurs anglais à passer avec une jeune mariée la première nuit de ses noces. La scène suivante, un seigneur anglais vient effectivement réclamer son "du" et repart avec la jeune mariée sous les yeux impuissants de son mari et de William Wallace.

Mon cher et tendre mari épouvanté par autant d' atrocité me demande si ça s'est vraiment passé comme ça. Je lui répond que oui, qu'en France on appelait ça le droit de cuissage... Je cherche dans ma mémoire où j'avais pu lire que c'était le cas et d'où je connaissais l'expression "droit de cuissage". J'ai abandonné le film et me suis mise sur internet.

Quelle surprise de constater que l'existence ou non de cette loi est sujet à polémique et a fait l'objet de deux livres! Celui de Marie Victoire Louis qui affirme l’existence du droit de cuissage et celui Alain Boureau, qui affirme que le droit de cuissage est un mythe construit de toute pièce.

M Boureau part du principe qu'aucun texte de loi ne fait mention du droit de cuissage, (ce qui est vrai) et précise que les termes cuissage, jambage ou culage sont apparus dans la langue française au plus tôt au XVème siècle (ce qui est également vrai). Fausse loi issue de phantasme, d'une caricature barbare du Moyen Âge qu'il tient à tout pris à réhabiliter.

Mais l’historien ne se pose pas la seule question qui était vraiment importante: le droit de cuissage était-il une réalité pour les femmes, inscrit ou non dans la loi, nommé ou pas de la même façon? Car qu’entend on par droit de cuissage si ce n’est le droit que s’accorde un être humain socialement plus fort de profiter de sa position pour soutirer des faveurs sexuelles. Les femmes étaient elles harcelées sexuellement au Moyen Age ou a t-il fallu attendre le XXème siècle pour constater cette pratique? Au XIXème et au XXème siècle il n’existait pas de loi qui autorisait un patron ou toutes autres personnes plus élevées dans la hiérarchie d’utiliser son autorité pour imposer un rapport sexuel pourtant on ne peut que constater la réalité de cette pratique,(si un doute subsiste, relisez Zola).

Ce qui est consternant dans le livre de M Boureau, c’est la facilité avec laquelle il passe à coté de son sujet pour ne s’intéresser qu’à une controverse de gratte papier! Il était juste de sa part de rétablir l’inexistence de cette loi, il était primordiale d’aller un peu plus loin que la vérité juridique. A croire que la domination masculine est un mythe et l’oppression des femmes une hystérie collective contemporaine!

dimanche 27 janvier 2008

toujours pas pour cette fois!

Le 27 janvier 1977 le Vatican à qui on avait demandé de réfléchir sur l'ordination des femmes prêtres confirme son interdiction.

L'église catholique romaine est pourtant de tradition apostolique, fondée par des apôtres qui ont pour devoir de transmettre l'interprétation de la Révélation, dont les évêques et les prêtres doivent poursuivre la mission. Le prêtre agit en la personne du Christ, son rôle est sacré et doit être respecté. Cette fonction si importante pour la survie de l'église reste donc interdite aux femmes.

Une femme ne peut pas être la représentante de la parole divine. Elle est cantonnée au rôle de la bonne mère, bonne catholique. Elle doit servir de modèle pour les autres mais n'a pas le "droit" de parler au nom du Christ.

Que dit l'église à ce sujet: "Le Seigneur Jésus a choisi des hommes pour former le collège des douze apôtres, et les apôtres ont fait de même lorsqu'ils ont choisi les collaborateurs qui leur succéderaient dans leur tâche. L'Église se reconnaît liée par ce choix du Seigneur lui-même. C'est pourquoi l'ordination des femmes n'est pas possible."

Si mes souvenirs sont bon, quand jésus fut ressuscité, il est d'abord apparu à des femmes et c'est à elles qu'il a demandé d'annoncer la nouvelle en premier!

Hérétique, l'église catholique?

Citation

"Les femmes seront les égales des hommes le jour où elles accepteront d'être chauves et de trouver ça distingué"

Coluche

mardi 22 janvier 2008

harcèlement, vous avez dit harcèlement?

Le 22 janvier 1998, la presse américaine révèle qu'une jeune stagiaire Monica Lewinsky alors âgée de 25 ans aurait eu des relations sexuelles avec le président des Etats Unis Bill Clinton. L'affaire fait évidemment grand bruit et ce cher Bill jure sous serment qu'il n'a jamais profité de son statut pour obtenir des faveurs sexuelles de sa stagiaire.
C'était sans compter sur la ténacité du procureur Kenneth Starr qui n'avait pas grand chose à faire de la dignité de la jeune femme mais qui voyait surtout un bon moyen de destituer le président démocrate. Il met la main sur l' enregistrement d'une conversation téléphonique entre Monica et une de ses amies où elle parle de fellation et du fameux cigare..
Il obtiendra d'elle également une magnifique robe tachée de la semence présidentielle.
Finalement Bill put terminer son mandat et Monica après avoir reçu un million de dollars et pris quinze kilos s'enfuit vivre sur le vieux continent.
Cette année Monica vient justement d'obtenir son diplôme du London School of Economics et fait savoir qu'elle cherche un nouveau job...

La cause des noirs et la cause des femmes

Parler de la similitude entre la cause des noirs et la cause des femmes peut paraître surprenant à première vue. Les femmes ne sont pas une race de l'espèce humaine et il existe des individus femelles chez les noirs qui elles aussi souffrent de discrimination. Mais noir n'est pas non plus une race en soit quand on prend en compte la diversité du genre humain.
Pourtant c’est de cette façon que les autres nous ont compris, indépendamment de la logique ou de la vérité scientifique. La haine et le mépris nous réunissent sous la même bannière des gens les plus détestes à travers les âges.
Nous partageons la même condition de soumis, d‘esclave, de marchandise. Aucun groupe (à part peut être les Juifs) n'a jamais été autant critiqué et salit que les noirs et les femmes.
Le propos ici n'est pas de hiérarchiser la souffrance, cela n'aurait aucun sens mais de pointer les similitudes et de constater que la bêtise prend sa source au même endroit:
-Les noirs et les femmes ont été maudits par la bible, les femmes portent en elles la faute originelle d'Ève, les noirs sont les descendants de Cham.

-L'existence d'une âme chez la femme a été le sujet d'une controverse comme chez le noir.
-On nous a comparé à des animaux limités par ses instincts charnels
-Nous avons été les victimes d'une traite, considérés comme de la marchandise, nous avons été vendus et soumis.
-Le noir comme la femme a été réduit à l'esclavage et consigné aux basses besognes.
-Nous avons fait l'objet de lois réglementant nos conditions.
-Nous avons été mis à l'écart du savoir, de la culture et de la politique.
-On a justifié notre condition par des tares physiques.
-Il aura fallu attendre le XXème siècle pour voir nos droits rétablis
-Encore aujourd'hui, la question des femmes ou des noirs est sujet à des querelles; on essaye de nous faire croire que nos anciennes conditions ne pèsent plus sur nos épaules.

dimanche 20 janvier 2008

Le Chiffre du Jour

Tristement célèbre depuis peu:

En france, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint.

A noter que la notion de coup n'est pas excatement juste, les femmes sont généralement assassinées par arme blanche ou à feu (environ 60%) et 20% d'entres elles sont étranglées.

jeudi 17 janvier 2008

33 ans

33 ans que l'IVG a été légalisée en France, le 17 janvier 1975. Il aura fallu l'engagement politique d'une femme, Simone Veil et le combat de milliers d'inconnus pour que la loi soit finalement acceptée. Une victoire sans cesse remise en cause et un peu amère à vrai dire.

Une victoire parce qu'on a enfin compris qu'une femme n'est pas forcement prête à materner, que ce n'est pas son rôle sur terre. Les risques de dommages psychologiques sont considérables, aussi bien sur la mère que sur l'enfant. Comment élever un enfant qui n'est pas désiré au sein d'une famille et en prendre soin? Le politique a enfin compris que quand une femme ne voulait pas d'un enfant, c'était pour une bonne raison!

Amère parce qu'elle nous ramène à la triste réalité: la condition misérable de certaine femme, et la féminisation de la pauvreté toujours croissante. Bien sur la légitimité de ce droit n'est pas remise en question et le nombre d'IVG est assez symptomatique de la nécessité pour les femmes de ne pas devenir mère (encore). Au alentour de 200 000 en France soit un IVG pour trois naissances. Il n'est pas question de rajouter une peine à leur malheur.

La légalisation de l'avortement a eu un effet considérable, elle a fait chuté la criminalité, en France comme aux Etats Unis. Bonne nouvelle? Si ce n'est un constat alarmant. Avant la légalisation, seules les femmes riches pouvaient s'offrir ce "service". En le légalisant, c'est toute une catégorie de la population pauvre qui a pu en bénéficier. Quel est le profil de la femme ayant tiré profit de la loi? Une célibataire, une adolescente, une démunie ou les trois à la fois. Quel aurait été l'avenir de cet enfant? Un délinquant, qui n'a finalement pas pu naître et donc grossir les chiffres de la criminalité.

Un état digne de ce nom, ne devrait pas assurer à chacun et chacune d'entre nous de mener sa vie dignement, sans précarité. Peut on consciemment se réjouir de ce constat?

mardi 15 janvier 2008

Pendant ce temps à Ciudad Juarez

Que se passe t-il dans une ville où la grande majorité des habitants sont pauvres, où le trafic de stupéfiants prolifère, où les dirigeants des gangs, forts de leurs nouvelles fortunes, font la loi, où la police est de mèche ainsi que les politiques de la ville? Un massacre.... à l’image du film Hostel mais où les victimes se ressemblent et sont toujours les même.

Cela se passe à Ciudad Juarez, ville du Mexique frontalière avec El Paso (Etat-Unis) qui en quelques années seulement, est devenue la capitale du féminicide.
Depuis 1993, plus de quatre cents femmes ont été retrouvées mortes assassinées et pour la plus part mutilées, violées et torturées. Plus de huit cents sont encore portées disparues.

Une des premières victimes officielles, morte le 25 janvier 1993, s’appelait Angélica Luna Villalobos, elle a été retrouvée avec le câble électrique qui a servit à l’étrangler encore autour de son cou et de nombreuses marques de coup, elle avait seize ans et était enceinte de six mois.
Depuis, on retrouve en moyenne presque deux jeunes femmes tuées par mois. Elles sont toutes jeunes ( plus de la moitié des victimes ont entre 13 et 22 ans), pauvres, brunes aux cheveux long, la peau blanche et assez jolies.

Ces femmes sont victimes des pires atrocités que l’on puisse imaginer, elles sont souvent séquestrées pendant des mois avant d’être exécutées et violées par plusieurs personnes. Silvia Rivera Morales a disparu le 7 juillet 1995 et sera retrouvée le 9 septembre de la même année, morte, violée et torturée, son ou ses assassins lui ont arraché le sein gauche et le mamelon droit. Célia Guadalupe Gòmes de la Cruz, une collégienne de treize ans sera retrouvée un mois après sa disparition le 10 décembre 1998, à moitié enterré dans un terrain vague près d’une rue passante, elle a reçu de nombreux coups de couteau dans la poitrine et a été violée et étranglée. Ramirez Morales élevait seule ses deux enfants de 13 et 8 ans, elle a été retrouvée le 25 janvier 2002 violée et morte par lapidation.

Que fait la police? Pas grand chose, elle arrête de faux suspect qu’elle torture pour avoir des aveux, (ainsi Abdel Latif Sharif, égyptien d’origine et arrivé à Ciudad Juarez en 1994 va être condamné en 2003 à trente ans de réclusion criminelle) elle perd des preuves, parfois même des corps, se réfugie derrière le manque de moyen ou oriente les pistes vers un tueur en série ou les « snuff movies ».
La réalité c’est qu’à Ciudad Juarez la vie d’une femme ne vaut pas grand chose. Le sadisme dont elle ont été victime montre que la plupart des filles ont été tuées par « plaisir » ou par jeu.

Le chiffre du jour

Aux Etats-Unis, une femme est battue toutes les neufs secondes par son partenaire, seule une femme battue sur cent dénonce ce type d'abus.



source: le rapport des nations unis sur les femmes dans le monde, 2000

lundi 14 janvier 2008

Avez vous un collègue masculin?

Je travaillais à l’époque dans une grande librairie parisienne (qui vend aussi des disques, des DVD, des télévisons et des ordinateurs mais dont je tairai le nom). Cette question de mon client complètement inattendue m’a laissé perplexe. En quoi un homme peut lui venir en aide mieux que moi ?

Il voulait regarder une encyclopédie exposée tout en haut d’un rayon et il cherchait quelqu’un pour l’attraper (porter un gilet vert et vous devenez corvéable à souhait!) Il savait qu’une encyclopédie regroupe l’ensemble des connaissances universelles dont justement il avait grand besoin et toujours très perspicace il avait deviné que tout ce savoir regroupé dans un seul ouvrage devait peser bien lourd. Selon lui et conformément à l’imaginaire collectif qui lui aussi est malheureusement universel, seul un homme pouvait hisser sans difficulté ces cinq kilos de savoir en bas du rayon.

On a beau vous le rabâcher dès votre plus jeune âge qu’un homme est plus fort qu’une femme, c’est toujours surprenant de constater à quel point on nous considère comme faible.
L’homme en général a une masse musculaire plus développée qu’une femme en général, ce qui le rend plus fort. C’est une réalité qu’on ne peut que constater et qui est criante dans les compétitions sportives. On peut toutefois se demander si elle est bien la conséquence de son chromosome Y ou celui de notre longue évolution qui a justement mis l’homme du coté de la force physique.
Une femme en général vie plus longtemps qu’un homme en général. Cette différence s’explique surtout par sa condition [elle ne faisait pas la guerre, n’avait pas de comportement à risque comme fumer, boire, se battre et n’avait pas un ego mal placé (je vais voir un médecin quand je sens une douleur parce que ce n’est pas honteux d’avoir mal)]. Son double X ne l’avantage pas, comme aucun chromosome d’ailleurs.

Ce qui est contraire au bon sens, c’est de considérer que toutes les femmes sans exception sont toujours plus faible qu’un homme quel qu’il soit! Si pour satisfaire mon client, j’avais du faire appel à mon collègue supposé plus fort, il aurait été très surpris de constater qu’il était plus petit et moins musclé que moi! Cette différence de force, dernière fierté de la nation des hommes, en quoi nous intéresse t-elle, nous les doubles X? Est-ce vraiment important de se mesurer aux autres pour savoir lequel peut avoir le dessus?

Le problème n’est pas une question de prestige. Cette croyance ancrée dans l’inconscient collectif à des répercussions désastreuses sur les relations homme femme. Elle nous présente comme des victimes potentielles. Si je suis un homme je peux m’en prendre à une femme parce qu’elle est plus faible. Si je suis une femme je vais avoir du mal à me défendre parce que l’homme est plus fort que moi. On a d’un coté l’assurance de gagner et de l’autre celui de perdre. On connaît tous l’issu de l’affrontement quand il y en a un!

samedi 12 janvier 2008

Où est passé mon clitoris?

Il est difficile d'établir l'histoire de la sexualité féminine. Très peu de texte en parle, l'important était sa fécondité, pas son plaisir. Les rares ouvrages à notre disposition restent des écrits masculins et nous ne retrouvons que l'idée que l'homme se fait de sa sexualité.
Ce qui est sur en revanche c'est de s'imaginer qu'elle a "progressé". L'acte de jouir ne change pas au fil des siècles, les moeurs si! Nous ne sommes pas à l'apogée de la révolution sexuelle résultat d'un long processus. La femme n'a pas attendu le XXIème siècle pour pouvoir jouir avec son sexe!

Une des plus grande bêtise de notre siècle, (enfin du siècle dernier) c'est de croire qu'on a découvert le clitoris et le plaisir qu'il procure! En voilà une découverte! Hippocrate en connaissait déjà les vertus. Il n'avait pas échappé non plus à la vigilance de Sade. Aurions nous été frappé d'amnésie au fil des siècles? Pourquoi l'homme a t-il omis de mettre le nez dans nos affaires et pourquoi n'avons nous rien demandé?


Évidemment la réponse n'est pas simple, mais dans les textes de Saint Augustin on peut déjà trouver un début de réponse: " Sans la satisfaction qu'il tire de l'accouplement, comment l'homme consentirait-il à mettre ce membre qui lui est si cher dans le sillon féminin, sans égard aux immondices et ordures qui passent par ce cloaque" ou alors " nous naissons entre l'urine et les fesses"


Archaïque l'image du sexe de la femme qui est sale et qui sent le poisson? Parce qu'elle s'en sert pour faire pipi, que le rectum n'est pas loin et horreur!! parce qu'elle a ses règles tous les mois? Je me souviens d'un jeune homme, (qui fut mon amant dix minutes étant donné sa réaction) à qui j'ai demandé de descendre en bas et qui n'a pas pu cacher une grimace de dégoût. Devant mon étonnement, il m'a tout simplement répondu qu'il ne pouvait pas, que c'était sale (!!!)

Qu'on se le dise: la pénétration n'est pas le moyen idéal pour une femme d'arriver à l'orgasme! Encore aujourd'hui on nous bassine avec notre vagin! En 1950, Ernest Gräfenberg découvre le point G, une petite zone érogène qui doit se situer sur la face antérieur de notre vagin et qui est, selon lui, à l'origine de l'excitation sexuelle et du plaisir. Je demanderai bien au docteur Gräfenberg de venir chercher mon point G si je n'étais pas persuadée de l'improbabilité de son existence. Le vagin est un organe peu innervé et ceci en prévision de l'accouchement; la nature est bien faite...


Le clitoris est lui, l'organe le plus innervé du corps et sa fonction est uniquement le plaisir. J'ai trouvé sur le site "le clitoris, ce cher inconnu" (http://www.clitoris-film.com/pedagogique.html) une explication claire: "Anatomiquement, il est loin de ressembler à ce qui est communément admis, il convient d’ailleurs de parler de complexe clitoridien plus que de clitoris : il mesure jusqu’à 8 cm, la partie externe, recouverte par un capuchon à la commissure ventrale des petites lèvres, se recourbe en direction dorsale et se prolonge, scindé en 2 longues racines, le long de l’os du pubis de chaque côté de la vulve et de l’orifice vaginal. Fonctionnellement, il est admis aujourd’hui que si 30 % des femmes ont un orgasme lors d’un rapport sexuel, cela signifie que pour les 70 % restants, le clitoris n’a pu jouer son rôle. Dans tous les cas, lorsque l’orgasme survient, c’est que le complexe clitoridien a été stimulé soit directement soit à travers la paroi du vagin"



Souvenez vous que la sexualité féminine reste toujours une question et que la réapparition du clitoris dans le débat peut être éphémère. Le droit pour une femme de jouir a connu des alternances selon l'époque et les cultures entre émancipation (toujours assez relative) et une grande répression. Inutile de rappeler que dans certain pays l'excision existe toujours et reste un rite "purificateur" pour la femme.

******Poème******

Sa Majesté.

Regardez bien, c'est moi, la Reine des laiderons
Le plus appétissant des caviars bon marché
Abrège le discours, tu peux ranger les violons
La moins moche des mochetés a perdu sa fierté.

Parfois j'y crois, j'ai tout de même une couronne!
Pour un oeil averti, je ne suis pas si drôle
Et chez les miens c'est encore moi la patronne.

Imaginez qu'un jour on inverse les rôles
Je serai alors vénérée comme une Madone
En un sourire les foules perdront leur contrôle.

Pour me voir, dieu en personne descendra des cieux!
Mais oui, c'est ça, continuez, dites que je suis folle
Riez plus fort mesdames, applaudissez messieurs.
Je viens à vous, je cours, je boite, je dégringole.

Vous ne vous êtes pas trompé!

J'ai noté une nette amélioration de la fréquentation de mon blog depuis la parution de l'article "A Poil!!", j'y vois un effet pervers des recherches par mot clé. Pardonnez moi si j'abuse... (sodomie, chatte, pénétration.)
J'imagine assez bien votre tête en tombant sur mon blog (éjaculation faciale)
Non, non, ne partez pas tout de suite! (fellation, Paris Hilton) Vous êtes justement ceux à qui j'ai envie de parler (double pénétration) de la misère des femmes, de celles qui sont pauvres et discriminées et qui tombent dans la prostitution.
Écoutez les, ou acheter le livre disponible dans toute librairie digne de ce nom: "Je Fais reculer la Féminisation de la Pauvreté, Clara Magazine 5€" (pour aller sur le site cliquer ici)

"je suis une jeune femme marocaine. Je me suis mariée avec un immigré en France (Marocain de nationalité française). Puis j'ai regagné la France en compagnie de mon époux de manière légale dans le cadre du regroupement familiale. Quelques mois plus tard, je commençais à accumuler peines et problèmes sans avoir le droit de m'exprimer. Mon mari s'absentait de plus en plus du foyer et ne revenait au domicile conjugal que pour une heure à deux heures par jour, pour raison de travail.
Je m'appelle Khadija, j'ai 27 ans. Gennevilliers 92."

"Porter des carton lourds, piétinement dans une cafétéria, horaires de travail, trouver une nourrice pour pouvoir faire garder les enfants. Rabaissement envers des employés et la direction féminine. Pour les hommes "la femme est le sexe faible". Mais je vois ça comme du machisme.
Je m'appelle Stéphanie, J'ai 28 ans. Armentières, Nord"

"Je me suis retrouvée enceinte et je ne voulais pas garder cet enfant. Je n'ai pas osé en parler autour de moi et le temps a passé. J'ai su que je pouvais être prise en charge à l'hôpital pour une IVG. Mais l'impossibilité d'avoir un rendez vous dans les délais imposés par la loi. Je suis encore lycéenne et je n'ai pas les moyens d'aller avorter à l'étranger. Si e garde cet enfant, je devrai arrêter mes études et c'est ma vie qui bascule...
Je m'appelle Cindy. J'ai 18 ans. Chalette sur loing, 45"

'Je ne vais pas à l'école, je n'ai pas de travail, pas de revenus. J'habite ici ou là, chez des potes.
Si je veux manger il faut que j'aille au restos du coeur. Je préférerai travailler. C'est dur de vivre ainsi.
Je m'appelle Ophélie, j'ai 19 ans. St Malo, 35"

Bravo si vous avez lu jusqu'au bout!
(gang bang)

vendredi 11 janvier 2008

citation

"sans echec, pas de morale"

Simone de Beauvoir

jeudi 10 janvier 2008

Vive la liberté

le 10 janvier 1810 le mariage religieux entre Josephine de Beauharnais et Louis Napoleon Bonaparte fut annulé.
Le couple n'arrivait pas à avoir d'enfant, Napoléon pensait être stéril car Joséphine avait déjà eu deux enfants d'un précédent mariage. Mais une des suivantes de Joséphine avec qui il eut une liaison lui donna un fils. Pour fonder une dynastie, il se remaria avec une femme plus jeune (Joséphine avait six ans de plus que lui)
Malgré le divorce elle restera Impératrice. Elle se retire au chateau de Malmaison où elle mène la grande vie financée par Napoléon. Royaliste dans l'âme, elle se fera entretenir par Louis XVIII quand celui ci monte sur le trône.
Elle est morte le 29 mai 1815 d'une pneumonie contractée le soir où elle voulu montrer au tsar Alexandre Ier son merveilleux petit jardin dans une petite robe d'été.

Le Livre du mois de Janvier 2008 est...


Le livre du mois de janvier 2008 est...



Moi et les autres d'Albert Jacquard



Bon nombre des théories racistes, homophobes et misogynes s'appuient sur des théories scientifiques absurdes. Des charlatans qui recherchaient surtout la gloire ont malheureusement laissé à l'humanité un ramassis de bêtises issues de déductions fumeuses et de convictions personnelles.


Samuel Morton en 1849 avait entreprit de hiérarchiser les races humaines en fonction de la taille du crâne. Il partait du principe que plus un crâne est volumineux plus l'individu est intelligent. Bien sur les blancs étaient en haut de la pyramide et les noirs en bas, et tout en bas encore les femmes. Cartwright pensait que l'infériorité des noirs venaient d'un sang mal oxygéné qui les rendaient bêtes et paresseux. Cesare Lombroso était persuadé que certains hommes naissaient criminels et entreprit d'en dresser un portrait robot type. On va même pendant la 1ère guerre mondiale s'appuyer sur l'odeur "particulière" des excréments des allemands pour prouver leur nature mauvaise. Avant 1985 l'homosexualité était encore considérée comme une maladie et nécessitait un traitement.

Aujourd'hui on peut se libérer de la bêtise ambiante avec la génétique et avec un merveilleux livre d'Albert Jacquard "Moi et les Autres" En nous apprenant comment un être humain est procrée (souvenez vous c'est au programme de biologie en troisième: la méiose, les chromosomes, les gamètes, les gènes, récessifs ou dominants) il apporte des distinctions claires entre l'inné et l'acquis, nous explique ce que sont l'intelligence et les différences entre race.
Chacun de nous est unique; il est bon de s'en souvenir.

A Poil !!!!


Le Nouvel Observateur voulait rendre hommage à Simone de Beauvoir dans un numéro spécial sur le centenaire de sa naissance. Que trouve t-il judicieux de mettre en couverture? Une photo intime d'elle où elle pose nue.


Pour ceux qui ne seraient pas au courant, notre très chère Simone est la mère spirituelle du mouvement féministe, elle a essayé de décrire la réalité féminine de son époque, de montrer comment une femme est systématiquement confinée à son sexe, méprisée, utilisée et asservie. Elle voulait pour chacune d'entre nous une vie libre où on pourrait enfin s'évader de la sphère qui nous a été assignée. Elle avait une vie sexuelle affranchie des convenances qu'elle ne cachait pas mais qu'elle n'étalait pas non plus. Elle voulait qu'on nous laisse tranquille avec notre corps et les obligations qui vont avec. Je vous assure que la montrer nue ne rend grâce ni à son oeuvre ni à sa vie.


Objectivement, je trouve cette situation assez cocasse. Comment on t il pu avoir une idée aussi saugrenue! Auraient ils pensé à la même chose pour Albert Camus ou Émile Zola. J'imagine assez mal une photo de Jean Paul Sartre, allongé nu sur son divan faire la couverture du magazine qui titrerai "L'existentialiste est un libertin" en hommage au philosophe. Mais ce n'est pas parce que j'ai le sens de l'humour que je ne peux pas m'indigner.

Je sais que la rédaction du Nouvel Observateur n'est pas misogyne et n'avait pas de mauvaises intentions. Et c'est là où réside le problème et toute la difficulté de notre lutte.
A l'époque de Simone, ils existaient deux clans: celui qui pensait que les femmes ne valaient pas grand chose et celui qui au contraire défendait ses droits. Aujourd'hui le cliché du macho grande gueule qui ne trouve son intérêt dans la compagnie d'une femme que pour faire le ménage et lui assurer une progéniture est assez loin. Mais pas encore assez... Aujourd'hui on ne se bat pas contre une idéologie mais contre une façon de vivre, une survivance de cette époque. La domination masculine a imprégné notre société jusque dans nos comportements. Il est impossible de concevoir nos relations avec autrui quel qu'il soit sans les hiérarchiser.


Il est de notre devoir d'identifier ces comportements et de les modifier;
Alors messieurs et mesdames du Nouvel Observateur, je vous le dis sans animosité, excusez vous pour cette photo malencontreuse. Simone était une femme, certes, mais c'était surtout une philosophe et une écrivaine et c'est pour ça qu'on se souvient d'elle!


ce post a été envoyé à M Jean Daniel, redacteur en chef du novel Obs à l'adresse suivante jdaniel@nouvelobs.com

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Voici le deuxième mail adréssé au nouvel obs:


Cher Monsieur Daniel,


Bien sur je n'imaginais pas recevoir une réponse dans les cinq minutes à mon courriel du 11 janvier dernier et votre mutisme ne m'étonne pas (souvenezvous, les fesses de Simone en couverture, moi pas contente, moi expliquer vous grand outrage, moi demander vous excuses)...


je suis juste un peu déçue mais j'ai bien l'impression que c'est une habitude à prendre avec vous.


Monsieur Daniel, auriez vous un ego mal placé pour ne pas reconnaître une erreur et revenir dessus? Je connais la position de votre équipe éditoriale sur le sujet: "On voulait donner une image moderne ( montrer une femme nue à ne pas en douter c'est une vision très moderne de la femme...), la photo lui rend hommage, elle est très belle (vous l'avez quand même retouchée, grande philosophe ou pas, l'idée d'un peu de cellulite en couverture ne vous semblait pas vendeur?) elle serait partie dans un grand éclat de rire envoyant la photo ( bizarrement je n'en suis pas aussi sure que vous, peut être parce que j'ai lu ses livres. Si vous avez besoin d'une fiche delecture sur le deuxième sexe pour vous rafraîchir la mémoire, faites moi signe!)


Vous n'êtes donc pas décider à prendre un peu de recul et comprendre que vous avez blessé une grande partie de vos abonnés et aussi des lecteurs potentiels (je sens que l'argument économique fait mouche!).


Pourquoi ne pas réunir votre géniale équipe éditoriale, réfléchir sur la polémique et faire un dossier sur le féminisme dans votre prochain numéro(je vous préviens, ne comptez pas sur moi pour montrer mes fesses!)


Voilà une bonne façon de vous rattraper...
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la réponse, enfin, mais pas de jean Daniel mais de Véronique Cassarin Grand (vcassaringrand@nouvelobs.com) qui a quand même signé au nom de M Daniel


Madame,


La publication de la photographie de Simone de Beauvoir nue en couverture de notre magazine m'a parue nettement regrettable mais en aucun point déshonorante, et ne justifiant pas, en tout cas, les propos hostiles etinjurieux qu'elle a parfois provoqués.


Jean Daniel

lundi 7 janvier 2008

Ines de castro, la reine Morte


Morte assassinée le 7 janvier 1355, son histoire d'amour, tout portugais digne de ce nom la connaît par coeur.
Inès de Castro arrive en 1340 à la cour du Portugal en tant que dame de compagnie de la future épouse du dauphin, Constanza Manoel. Dom Pedro, l’héritier du trône tombe fou amoureux d’elle et même s’il est obligé de consentir à ce mariage arrangé avec Constanza, il deviendra l’amant d’ Inès et ils auront quatre enfants ensemble.
Le père de Dom Pedro ne voit pas cette liaison d’un bon oeil. Inès est d’origine espagnole et il n’apprécie pas son influence. Quand Constanza meurt en 1349, Dom Pedro refuse de prendre une autre épouse qu’Inès.
Le 7 janvier 1355, Diogo Lopes Pacheco, Pedro Coelho et Mirano Gonçales sont envoyés par le roi du Portugal pour exécuter Inès alors exilée au couvent de Santa Clara, elle sera égorgée sauvagement par ses trois assassins.

Dom Pedro se révolte contre son père et plonge son pays dans une guerre civile.

En 1357, Dom Afonso meurt et Dom Pedro devient roi du Portugal. Il transfert en 1361 le corps d’Inès du couvent de Santa Clara vers le monastère d’Alcobaza où il a fait construire pour elle un tombeau majestueux.
La légende dit qu’avant de l’enterrer il la couronna reine du Portugal, la fit siéger à ses cotés et obligea les nobles à lui baiser la main.
On dit encore qu’il se fit construire un tombeau juste en face du sien et non à coté comme le veut l’usage pour que le jour du jugement dernier en se réveillant, les deux amants puissent se regarder les yeux dans les yeux.

dimanche 6 janvier 2008

Je suis la meilleure!

Souvenez vous, le 6 janvier 1994 la belle et douce Nancy Kerrigan, patineuse artistique américaine, se faisait agresser au genou par un homme. On apprendra un peu plus tard qu’il était commandité par sa compatriote et principale concurrente Tonya Harding. Elle voulait l’empêcher de participer aux jeux olympiques d’hiver de Lillehammer et s’assurer ainsi la victoire.

Tonya Harding était pourtant une vraie championne, la première à avoir réalisé un triple axel dans une compétition américaine, médaille d’argent au championnat du monde de 1991 puis médaille d’or au championnat américain la même année. Issue d’une famille pauvre, sa mère alcoolique et violente la maltraitait tout le temps. Tonya avait la rage de vaincre et était capable de se battre contre le monde entier. Comment a-t-elle pu se laisser intimider par Nancy Kerrigan?

Nancy avait un atout que ne possédait pas Tonya et qu’aucun entraînement n’aurait jamais pu lui donner : la beauté. La grâce de Nancy lui avait concédé les faveurs du public et des commentateurs. Elle partait avec une longueur d’avance, tout le monde voulait la voir gagner. Jean François Amadieu l’explique très clairement dans « Le Poid Des Apparences », il ne faut pas se voiler la face et reconnaître qu’une personne à la « bonne mine » est jugée plus intelligente, plus apte ou plus douée. C’est vrai partout y compris dans les compétitions sportives.

Tonya l’avait bien senti, sa concurrente allait lui souffler la médaille grâce à son sourire. Impossible de se voir perdre parce que la nature ne l’ a pas dotée d’une grande beauté. Malheureusement pour elle, le coup porté au genou n’a pas eu l’effet escompté et Nancy s’en est remise à temps pour le championnat avec en prime l’étiquette d’une héroïne!
Nancy rafle la deuxième place et devient une star, Tonya n’obtient que la huitième place et sa carrière de patineuse s’arrêtera là.

Citation

"Une chose est sûre, les générations futures s'étonneront que nous n'ayons jamais pris vraiment conscience que le problème politique majeur est celui de l'égalité des sexes. Cette conscience-là signera le moment clé de la révolution"

Françoise Héritier, citée par Christine Ockrent in Le Livre Noir De La Condition des Femmes

samedi 5 janvier 2008

Comment on fait les bébés?

C'est difficile de répondre à cette question sans utiliser une image innocente de la procréation. On répond aux enfants: Pour que tu naisses, il a fallu que papa dépose une graine dans le ventre de ta maman.

Comme le présente très bien Albert Jacquard dans "Moi et les autres" cette représentation qui laisse à papa le rôle actif de la semence et à maman celui passif du terrain est pourtant très loin de la réalité et contribue dès le plus jeune âge à une vision erronée de notre espèce.

Aujourd'hui on admet l'égalité des rôles initiaux de deux parents mais on considère l'enfant comme la moitié de papa et la moitié de maman: là encore on arrive a une absurdité. Si j'étais la somme des deux moitiés de papa et maman, la population tendrait à s'homogénéiser. On peut le constater: la transmission des caractères s'accompagne du maintien de la diversité.

Rendons grâce aux travaux de Mendel (et aussi à Albert jacquard) qui a montré le lien entre un gène présent chez l'individu et un caractère apparent. D'un gène on peut connaître le caractère mais du caractère on ne peut en déduire le gène.

Nous savons que nos gènes viennent du spermatozoïde et de l'ovule dont il est issu. Nous savons aussi que ces gamètes présentent la particularité de n'avoir qu'une seule série de chromosome et non deux et que le choix de ces chromosomes n'est pas volontaire mais aléatoire.

Contrairement à ce que l'on croît, on ne transmet pas nos caractères mais la moitié des gènes que les gouvernent.
Les caractéristiques d'un individu comme son sexe ou son intelligence ou au contraire sa stupidité ne sont pas héréditaires Et ça change tout!

jeudi 3 janvier 2008

Quoi ma gueule!

Je suis heureuse de vieillir.

Je me souviens de mes treize ans, de la liberté qui m'était offerte de pouvoir "traîner" seule dans la rue et de l'incroyable et incessante sollicitation des hommes, tout âge confondu. C'était des petits riens, des "il faut sourire mademoiselle" à répétition des "eh, je te dis bonjour tu pourrais répondre!" et souvent quand le fameux bonjour n'arrivait pas "pétasse" ou "pour qui tu te prends!" Impossible de montrer le bout de son nez sans susciter des commentaires. Le phénomène s'amplifiait si on avait le malheur de sortir en bande, pas question de pouvoir aller au cinéma sans se voir comparer à un banc de morue ou de prendre un café sans qu'un "habitué" s'installe à coté de nous et entame de force la conversation par des banalités affligeantes.

Quand arrive mes quinze ans, je vais culpabiliser. La faute vient peut être de moi. Pourquoi ne pas accorder un peu de temps à celui qui me parle, pourquoi ne pas lui dire bonjour? Les discussions ne prêtent pas à conséquence et généralement ne se poursuivent pas. Inutile d'en faire un drame!

Mais à mes dix-sept ans on m'accuse d'allumeuse! Pourquoi tu réponds si t'es pas intéressée! L'incompréhension et le ras le bol s'installent. Je trouve des parades, je reste vigilante. Si je vois un homme de loin je change de trottoir ou je tourne la tête. Je fais celle qui ne parle pas français mais rien n'y fait. On me conseille de me faire accompagner par un homme. C'est hors de question! Je ne vis pas en Afghanistan.

A mes dix neuf ans je me suis résignée. Je suis obligée d'être disponible et soumise au jugement du premier passant venu. Si je répond bien je suis "un vrai rayon de soleil", si je répond mal "une pauvre conasse avec un gros cul". J'ai déjà assez d'expérience pour me sortir de situation embarrassante mais je ne considère pas cela comme une façon de vivre.

Bien sur je continue de sortir et d'encaisser les remarques. Parfois j'ai assez d'humour pour que tout se passe bien et parfois pas... J'insulte et je me fais cracher dessus, je menace et je me prend un coup de boule...
Quand j'ai enfin la solution :je sort avec un walk man sur les oreilles et une paire de lunette de soleil quand le temps s'y prête. Je ne les entends plus, enfin je suis tranquille!

Et puis un jour, je passe à coté d'une bande de jeunes hommes, j'ai oublié mon Mp3 et je m'attend à une remarque mais rien ne vient. Je vais pousser le vice à marquer un stop et à les regarder droit dans les yeux mais toujours rien. Je peux attendre une amie à la terrasse d'un café sans que personne ne s'incruste. Je peux prendre le métro, faire mes courses sans aucun incident.

J'ai vingt huit ans, j'ai enfin dépassé l'âge limite de la disponibilité.

Messieurs, abandonnez vos habitudes de machos et dites vous qu'une femme n'est pas sur terre pour votre bon plaisir!

Un peu d'humour :Florence Foresti - Lady ZBooba La Jupe

Florence Foresti - Lady ZBooba "La Jupe"
Vidéo envoyée par DiabloBarca

Florence Foresti - Lady ZBooba "La Jupe"


http://bonitoojoverde.skyrock.com

mercredi 2 janvier 2008

Le saviez-vous?

A paris il est toujours illégal pour les femmes de porter un pantalon!!
Une ordonnance du 16 brumaire de l'an IX déclare en effet que "toute femme désirant s'habiller en homme doit se présenter à la préfecture de police pour en obtenir une autorisation" Personne n'a pensé à supprimer ce texte. Deux circulaires, une en 1892 et l'autre en 1909, en limitent la rigueur et autorisent les femmes à porter un pantalon seulement si elles tiennent par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d'un cheval!

Quand en 1969, un conseiller de Paris demande au préfet de revoir cette ordonnance celui-ci répond: "il est sage de ne pas changer les textes auxquels les variations prévisibles ou imprévisibles de la mode peuvent à tout moment rendre leur actualité"

En 2003 un député demande à la ministre déléguée à la parité et l'égalité professionnelle de revenir sur cette interdiction, la ministre répond que: "pour adapter le droit à l'évolution des moeurs, la désuétude est parfois plus efficace que l'intervention".
D'accord, mais l'ordonnance est toujours en vigueur el les femmes n'ont toujours pas le droit officiellement de porter un pantalon. Il est juste que cette ordonnance absurde soit abolie!

J'envoie donc immédiatement un mail à Mme Jocelyne Mongellaz actuellement chargée de mission départementale.
On verra bien ce qu'elle répondra.


Information trouvé dans "Le Droit Des Femmes" chez Dalloz sous la direction de Mme Evelyne Pisier

Citation

" Quand on cherche à carectériser les races biologiques par des propriétés psychologiques, on s'écarte autant de la vérité scientifique en les définissant de façon positive ou négative"

Claude Lévi-Strauss, in Race et Histoire

le misogyne du mois de janvier 2008 est...

Jean-Jacques Rousseau


Contrairement à ce que l'on pense, Rousseau n'est pas exactement un grand humaniste. Il nous avait prévenu dans son "Discours Sur l'Origine et les Fondements de l'Inégalité parmi les Hommes":

" c'est de l'homme que j'ai à parler, et la question que j'examine m'apprend que je vais à parler à des hommes..."

Effectivement, la condition de la femme ne l'émeut pas le moins du monde, il la trouve naturelle et donc pas sujet à discussion. La femme est intéressante parce qu'il n'est pas bon selon lui que l'homme vive seul.



Rousseau avait néanmoins compris qu'en dehors de ce qui touche au sexe, la femme est un homme comme les autres mais que cette différence doit influer sur la morale. Toujours selon lui, il s'ensuit que la femme est faite spécialement pour plaire aux hommes.
Voici un passage de L'Emile ou de l'Education, livre V:


"Si la femme est faite pour plaire et pour être subjuguée, elle doit se rendre agréable à l'homme au lieu de le provoquer; (...) Il n'y a nulle parité entre les deux sexes quant à la conséquence du sexe. Le mâle n'est mâle qu'en certains instants, le femelle est femelle toute sa vie, (...). Les femmes, de leur coté, ne cessent de crier que nous les élevons pour être vaines et coquettes, que nous les amusons sans cesse à des puérilités pour rester plus facilement les maîtres; elles s'en prennent à nous des défauts que nous leur reprochons; Quel folie!"


Rousseau qui avait quand même un coeur sensible préconisait: " Il n'est pas question de lui rendre sa dépendance pénible, il suffit de la lui faire sentir"


Merci Jean-Jacques, et pour te récompenser tu es nommé misogyne du mois de janvier 2008. Ta maman serait fière de toi.

mardi 1 janvier 2008

Si tard que ça...

Le 1er janvier 1863 Abraham Lincoln déclare l'émancipation des esclaves de l'union, mais il faudra attendre la fin officielle de la guerre de sécession le 9 avril 1865 pour que l'esclavage soit abolie dans tous les états.
Pourtant dès 1777 l'état du Vermont l'avait absolument interdit mais la constitution des États Unis de 1789 l'autorisait pour les autres...
En France la dernière fois que nous avons abolit l'esclavage fut le 27 avril 1848 par le gouvernement provisoire.
Pour une fois qu'un gouvernement provisoire sert à quelque chose...

Citation

Commençons la nouvelle année avec les bons mots de Valérie Solanas:

"Rien, humainement, ne justifie l'argent, ni le travail pour quiconque au-delà de deux ou trois heures par semaine au maximum"

Valérie Solanas, in Scum Manifesto (eds Mille et une Nuits, p19)