J’ai arrêté d’être sympathique à l’âge de dix ans. Quand j’ai fait mon entrée en sixième.
Je suis d’origine portugaise, pour être acceptée dans mon nouveau collège, j’ai du passer un entretien et montrer mon dossier scolaire.
Je représentais à moi seule, la totalité de la population minoritaire de mon nouvel établissement. J’avais dans ma classe une descendante directe de Joaquim Du Bellay. Le seul Joaquim de ma famille était paysan, analphabète et alcoolique.
Ma mère m’avait donné pour l’occasion de la rentée une pièce de cinq francs. Elle avait entendu dire, dieu sait où, que l’important dans un contrôle d’identité de la police, c’était d’avoir au moins cinq francs dans sa poche pour ne pas être considéré comme un vagabond.
Elle était prévoyante, ma mère…
A l’heure du déjeuner, j’ai voulu m’acheter une canette de coca cola au distributeur (c’est bête, d’habitude je n’en bois jamais), avec ma fameuse pièce de cinq francs.
Je n’ai pas eu le temps de l’insérer dans la machine que je me suis déjà fait dépouiller de la seule preuve qui pouvait me distinguer d’un clochard.
Ceux qui m’ont volé sont des « grands » de troisième et m’ont déjà affublé du surnom de Pépito.
Je les retrouve un peu plus tard à la cantine. Je suis toute seule, assise devant mon plat de purée et ils se moquent de moi, en imitant ce qu’ils imaginent être un immigré, un être simplet qui ne sait pas se servir d’une fourchette.
Ils rigolent, un en particulier, qui se lève pour faire le spectacle et encourage les autres à se laisser aller à la connerie la plus primaire.
Je le vois encore debout sur sa chaise, imitant un singe, caricature classique de l’autre dont les
parents ne sont pas nés dans le même pays.
Et moi, seule, face à eux, qui saisit ma cuillère pleine de purée et qui d’un geste sur, lui envoie une bonne rasade en pleine figure.
Stupéfaction, puis le silence.
Un sursaut d’ego quand même: « j’aurai ta peau à la sortie »
Et ma réponse: « pourquoi pas maintenant, je suis toute seule et je n’ai pas peur ».
Je n’ai pas récupérer ma pièce de cinq francs, mais je n’ai plus subit d’insultes, du moins de leur part.
Je suis d’origine portugaise, pour être acceptée dans mon nouveau collège, j’ai du passer un entretien et montrer mon dossier scolaire.
Je représentais à moi seule, la totalité de la population minoritaire de mon nouvel établissement. J’avais dans ma classe une descendante directe de Joaquim Du Bellay. Le seul Joaquim de ma famille était paysan, analphabète et alcoolique.
Ma mère m’avait donné pour l’occasion de la rentée une pièce de cinq francs. Elle avait entendu dire, dieu sait où, que l’important dans un contrôle d’identité de la police, c’était d’avoir au moins cinq francs dans sa poche pour ne pas être considéré comme un vagabond.
Elle était prévoyante, ma mère…
A l’heure du déjeuner, j’ai voulu m’acheter une canette de coca cola au distributeur (c’est bête, d’habitude je n’en bois jamais), avec ma fameuse pièce de cinq francs.
Je n’ai pas eu le temps de l’insérer dans la machine que je me suis déjà fait dépouiller de la seule preuve qui pouvait me distinguer d’un clochard.
Ceux qui m’ont volé sont des « grands » de troisième et m’ont déjà affublé du surnom de Pépito.
Je les retrouve un peu plus tard à la cantine. Je suis toute seule, assise devant mon plat de purée et ils se moquent de moi, en imitant ce qu’ils imaginent être un immigré, un être simplet qui ne sait pas se servir d’une fourchette.
Ils rigolent, un en particulier, qui se lève pour faire le spectacle et encourage les autres à se laisser aller à la connerie la plus primaire.
Je le vois encore debout sur sa chaise, imitant un singe, caricature classique de l’autre dont les
parents ne sont pas nés dans le même pays.
Et moi, seule, face à eux, qui saisit ma cuillère pleine de purée et qui d’un geste sur, lui envoie une bonne rasade en pleine figure.
Stupéfaction, puis le silence.
Un sursaut d’ego quand même: « j’aurai ta peau à la sortie »
Et ma réponse: « pourquoi pas maintenant, je suis toute seule et je n’ai pas peur ».
Je n’ai pas récupérer ma pièce de cinq francs, mais je n’ai plus subit d’insultes, du moins de leur part.
5 commentaires:
Un vrai régal tes deux derniers articles! ;)
Valérie Solanas, notamment pour le lien étroit (concept de la vengeance de la victime) avec cette espèce de nouvelle que je gribouille par nuit de pleine lune.
Et celui-ci pour sa leçon de vie impressionnante venant d'une si petite fille!
Ton billet me rappelle une copine de classe que j'avais en 5ème... ses parents n'étaient pas d'origine étrangère, mais elle elle était étrange pour les autres de la classe: dotée d'une grande intelligence, elle n'attachait pas trop d'importnce à son apparrence physique... dans une école de fils et fille à papa, ça détonne.
Un jour qu'un des gugusses fils à papa l'emmerdait royalement en la saoulant de questions à la con, elle lui a planté son crétérium dans la main...
Comme une cuillère de purée dans la figure: ça permet d'obtenir un respect... On est con à cet âge là!(je ne dis pas cela pour celles et ceux qui osent s'affirmer mais pour les autres qui jouent les coquelets avec 2 poils au menton!)
C'est un vrai plaisir de te lire... Je méconnaissais ton anecdote à l'école, mais bravo pour ce courage! Car moi je ne l'ai pas eu, et du coup les insultes ont perduré quelques années! Je suis d'origine française mais j'étais maniéré quand j'étais plus jeune, et le coup de la biscotte de Serault, j'ai dû subir au moins mille fois l'immitation de cette scène culte, avec en prime les crachas!
On parle souvent de l'innocence d'un enfant, à l'école je n'ai connu que la cruauté des p'tits camarades...
j'aura aimé pouvoir faire pareil mais les enfants sont pls libres que nous: d'être con ou bien d'être courageux
Quelle force de caractère ! Merci d'être passée chez moi, comme ça je découvre ton blog :)
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