mardi 18 mars 2008

Dans la peau d'une femme

Je rigole doucement quand je vois mes amis hommes, hétérosexuels, (oui l’amitié homme, femme est possible!) se préparer à sortir pour la Scream (une soirée fameuse à Paris en 1999).

Je souris intérieurement parce que même s’ils connaissent l’orientation sexuelle de cette soirée (gay pour ceux qui ne l‘auraient pas compris), ils ne savent pas ce qui les attendent. Je les vois se poser des questions existentielles sur la couleur du T-shirt à porter, s’appliquer sur la coupe de cheveux et se dire que finalement le font de teint a beaucoup d’avantage pour masquer les cernes.

Je sais ce qu’ils attendent de cette soirée, passer un bon moment, danser sur de la bonne musique, flirter avec des inconnues et plus si affinité et ce qu’ils vont « subir » en réalité.

Toutes les femmes le savent.

La sollicitation d’hommes qui ne sont pas à leurs goûts, qui leurs reprochent d’être venus saper comme des putes alors qu’ils ne peuvent pas les draguer.

Les leçons de morale, ( c’est bien fait pour ta gueule si tu te prends une main aux fesses, t’avais qu’à pas venir!, Comment ça je ne peux pas te mater en train de pisser, t‘es venu pour quoi alors??)

Les tentatives inespérées pour arriver à leur fin, (je peux te trouver un boulot dans la pub si tu veux, je connais personnellement Frédéric Beigbeder).

Les dragues lourdes qui se poursuivent jusqu’à l’entrée des toilettes. L’obligation d’être disponible au premier connard venu.

La sexualisation systématique de tout rapport avec autrui.

Une simple discussion qui se transforme en bras de fer (puisque je te dis que je n’ai pas envie de venir partouzer chez toi avec tes potes!)

L’impossibilité de danser tranquillement sans se faire encadrer par quatre gars en chaleur, la sensation vague d’être un « prix » à remporter.

Les mecs qui parlent de toi à la troisième personne à leur copains alors que tu es juste à coté.

La brutalité des hommes à qui tu as dis non et qui ne comprennent pas que même si tu es venu à la soirée en tout état de cause, tu n’es pas venue pour lui en particulier.

Et à la fin de la soirée, la prise de conscience de mes amis, enfin, : C’est comme ça pour les filles dans les boites hétéros??

1 commentaire:

Anonyme a dit…

MDR, même si ce que tu veux dire n'est pas drôle, l'analogie est probablement très appropriée...
Mais y'a des petis anges hétéros, et des petits anges homos, qui sortent avec beaucoup plus de tendresse au coeur...
Alors ce commentaire c'est juste pour ne pas les oublier, le petit rayon de lumière qui ne désespère pas.