vendredi 14 novembre 2008

Le Malleus Maleficarum ou l'art de faire avouer les sorcières #3

Partie I : à lire ici
Partie II : à lire ici
Partie III: le Piquage, à la recherche de la marque du diable
Partie IV: à lire ici
Partie V: à lire ici

Les marques du diable ont beaucoup d'avantage pour l'accusation. Elles sont visibles et constituent une preuve objective contre la sorcière.
Pour être reconnue comme marques du diable, ces traces doivent répondre à trois critères:

-elles doivent se voir ostensiblement sur le corps, elles peuvent être une tache de naissance, une verrue, un grain de beauté, une dartre ou autre imperfection de la peau.
-elles doivent être insensibles à la douleur, le diable qui a appliqué sa marque sur le corps de la sorcière a forcement rendu mort cet endroit.
-elles ne doivent pas ou peu saigner, puisque les chairs sont censées être mortes.

Pour rechercher ces marques, des spécialistes (souvent des médecins, des chirurgiens mais aussi des barbiers, ou tout autre personne intéressée par le gain) rasaient entièrement le corps de la sorcière et enfonçaient des aiguilles dans toutes les parties suspectes de son anatomie. La femme, nue devant un cortège d'hommes (le piqueur, ses assistants et les membres du tribunal), attachée et les yeux bandées, devait dire si elle sentait ou pas une piqûre.
La plupart du temps un "simple" cri de douleur suffisait.

En fait ils piquaient n'importe où, ils examinaient absolument toutes les régions de son corps jusque dans les parties les plus intimes, ils piquaient les seins, l'intérieur de la bouche, la vulve ou l'anus.

En 1610, Magdelaine de Demandolx, suspectée à l'origine d'être possédée a été soumise à la procédure du piquage, les spécialistes ont trouvé une marque au niveau des reins, d'autres sur les pieds et le coeur. Ils ne se sont pas arrêtés là, ils vont examinés ses parties intimes, constatés qu'ils peuvent sans grande difficulté entrer trois doigts à la fois dans son vagin et la considérer comme n'étant plus vierge alors qu'elle n'est pas mariée (ce qui sous entend qu'elle a pu avoir un rapport sexuel avec le diable et poursuivre la procédure pour l‘accuser cette fois de sorcellerie).
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Beaucoup d'endroit pouvait se révéler insensible à la douleur, tout dépendait si le spécialiste appuyait fortement ou pas. Le piquage comme l'interrogatoire se révèlent être des épreuves facilement concluantes pour l'accusation qui a maintenant assez de charge contre l'accusée pour passer à l'étape suivante, la plus cruelle et la plus redoutée: la torture.

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