Quand on est fille ou fils d’immigré le concept d’identité nationale est un peu confus, sous entend l’affirmation volontaire d’une appartenance à une nation ce qui est loin d’être évident pour nous.
Il faut savoir que la plupart du temps, c’est l’autre qui tranche à votre place, vous range d’un côté ou de l’autre de la frontière comme s’il était vraiment important de choisir son « camp » pour pouvoir vivre normalement dans un pays.
Je suis d’origine portugaise et dans le pays de mes parents je suis vue comme une française alors qu’en France je suis et reste encore, une étrangère. C’est, je pense, la réalité de chaque enfant issu de l’immigration. Dès le départ les autres savent mieux que nous qui nous sommes.
Aucun enfant né en France mais de parents immigrés peut avoir le sentiment d’être français. Notre statut administratif reste compliqué tant que nous n’avons pas 18 ans (âge où la nationalité française est donnée d‘office…mais pas à mon époque, merci la loi Pasqua que je ne digère toujours pas d‘ailleurs). Avant notre majorité nous sommes une sorte de sans papiers à la nationalité indéfinie, pas encore français mais sur le point de le devenir, pas vraiment étranger puisqu’on est né ici. Mis de côté administrativement parlant, il nous est impossible de nous reconnaître en tant que français, ni en tant que quelque chose d’autre d’ailleurs. On apprend à grandir sans.
En dehors des méandres de la procédure administrative, il y a le regard des autres, ceux qui d’une façon complètement anodine et le plus souvent amical vous demandent avec un large sourire: de quelle nationalité es tu? Une question qui aurait pu rester banale si elle n’était pas systématique à chaque nouvelle rencontre, et confirme toujours un peu plus qu’il est impossible pour les autres de me voir comme une française, issue de l’immigration peut être mais française avant tout.
Dans ces conditions, il arrive toujours un moment dans la vie de l’enfant d’immigré où il va se tourner vers le pays de ses parents, un peu par curiosité, parfois même par dépit, pour savoir finalement de quel bord il est étant donné que ça intéresse si souvent les autres. On apprend l’histoire du pays, on améliore la pratique de la langue mais on ne s’imagine pas une seule seconde aller vivre la bas. Au-delà de mon faciès extrêmement typé et de mon nom de famille, y a t il quelque chose d’autre de portugais chez moi? Plus je me pose la question, plus la question perd de son sens. Je ne peux pas revendiquer une nationalité, c’est un concept qui ne me concerne pas.
Mal à l’aise d’un côté comme de l’autre, on se sent finalement apatride, on repense les frontières comme une cicatrice de l’Histoire, quelque chose qui dépasse l’individu et qui sera toujours plus fort que lui. Le sentiment national devient le “problème” des autres, leur façon à eux de voir les choses. Je me sens ni française, ni portugaise et encore moins un mélange des deux.
Si on me demande aujourd’hui d’où je viens, je réponds du coin de la rue, comme ça tout est dit.
Il faut savoir que la plupart du temps, c’est l’autre qui tranche à votre place, vous range d’un côté ou de l’autre de la frontière comme s’il était vraiment important de choisir son « camp » pour pouvoir vivre normalement dans un pays.
Je suis d’origine portugaise et dans le pays de mes parents je suis vue comme une française alors qu’en France je suis et reste encore, une étrangère. C’est, je pense, la réalité de chaque enfant issu de l’immigration. Dès le départ les autres savent mieux que nous qui nous sommes.
Aucun enfant né en France mais de parents immigrés peut avoir le sentiment d’être français. Notre statut administratif reste compliqué tant que nous n’avons pas 18 ans (âge où la nationalité française est donnée d‘office…mais pas à mon époque, merci la loi Pasqua que je ne digère toujours pas d‘ailleurs). Avant notre majorité nous sommes une sorte de sans papiers à la nationalité indéfinie, pas encore français mais sur le point de le devenir, pas vraiment étranger puisqu’on est né ici. Mis de côté administrativement parlant, il nous est impossible de nous reconnaître en tant que français, ni en tant que quelque chose d’autre d’ailleurs. On apprend à grandir sans.
En dehors des méandres de la procédure administrative, il y a le regard des autres, ceux qui d’une façon complètement anodine et le plus souvent amical vous demandent avec un large sourire: de quelle nationalité es tu? Une question qui aurait pu rester banale si elle n’était pas systématique à chaque nouvelle rencontre, et confirme toujours un peu plus qu’il est impossible pour les autres de me voir comme une française, issue de l’immigration peut être mais française avant tout.
Dans ces conditions, il arrive toujours un moment dans la vie de l’enfant d’immigré où il va se tourner vers le pays de ses parents, un peu par curiosité, parfois même par dépit, pour savoir finalement de quel bord il est étant donné que ça intéresse si souvent les autres. On apprend l’histoire du pays, on améliore la pratique de la langue mais on ne s’imagine pas une seule seconde aller vivre la bas. Au-delà de mon faciès extrêmement typé et de mon nom de famille, y a t il quelque chose d’autre de portugais chez moi? Plus je me pose la question, plus la question perd de son sens. Je ne peux pas revendiquer une nationalité, c’est un concept qui ne me concerne pas.
Mal à l’aise d’un côté comme de l’autre, on se sent finalement apatride, on repense les frontières comme une cicatrice de l’Histoire, quelque chose qui dépasse l’individu et qui sera toujours plus fort que lui. Le sentiment national devient le “problème” des autres, leur façon à eux de voir les choses. Je me sens ni française, ni portugaise et encore moins un mélange des deux.
Si on me demande aujourd’hui d’où je viens, je réponds du coin de la rue, comme ça tout est dit.
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