L'Inde est un pays de paradoxe en ce qui concerne le droit des femmes. Elles représentent à peine 21% des salariés et 2% des cadres alors que c'est un des premier pays à avoir élu démocratiquement une femme à la tête de son gouvernement (Indira Ganghi, devenue premier ministre en 1966).
Le 19 juillet 2007, Pratibha Patil est élue présidente de l'Inde et prend la direction d'un pays où une femme est violée toutes les demi-heures et assassinées toutes les soixante quinze minutes, sans parler des violences quotidiennes qu'elles subissent en cas de non paiement de la dot (toujours obligatoire).
Les petites filles ne sont pas désirées, elles ne bénéficient pas des mêmes traitements que les petits garçons et elles sont peu scolarisées (à peine 43%)
Les petites filles ne sont pas désirées, elles ne bénéficient pas des mêmes traitements que les petits garçons et elles sont peu scolarisées (à peine 43%)
De quoi donner envie de se battre?
Sampat Pal Devi connaît bien les injustices faites aux femmes pour les avoir subies elle-même. Déscolarisée et mariée de force à l‘âge de 9 ans, elle vit dans l’Uttar Pradeh, une région pauvre du nord de l’Inde. Bien décidée à faire respecter la loi et à venir au secours des femmes maltraités et des plus démunis, elle fonde en 2006 avec les femmes de son quartier le Gang Rose. A 47 ans, elle est aujourd’hui à la tête d’une milice qui compte environ deux cent femmes éparpillées dans les villages voisins du sien. Ces justicières, reconnaissables à leurs saris rose, se déplacent munies d’un lathi (un bâton en bois réservé d’ordinaire aux hommes) dès qu’elles constatent une injustice.
Un villageois cherche à répudier sa femme, elles viennent en groupe l‘en dissuader, un jeune homme à été arrêté arbitrairement par la police, elles envahissent le commissariat et exigent sa libération, des agriculteurs sont écrasés par des dettes, elles iront négocier avec la banque.
S’il le faut, les femmes du Gang Rose n’hésitent pas à avoir recours à la violence et s’entraînent quotidiennement au maniement du lathi.
S’il le faut, les femmes du Gang Rose n’hésitent pas à avoir recours à la violence et s’entraînent quotidiennement au maniement du lathi.
Pour les habitants de Banda où vivent les femmes du Gang Rose, elles représentent le dernier espoir quand la police et les fonctionnaires ont décidé de fermer les yeux. Un magasin d’état refusait de distribuer la nourriture réservée gratuitement aux plus pauvres, elles vont surveiller les faits et gestes du personnel et s’apercevoir qu’ils détournent l’aide alimentaire pour la revendre sur les marchés voisins. Elles iront bloquer le camion et s’assurer que la distribution se fasse équitablement.
Face à l’inaction des autorités, elles pourchassent elles même les maris et belles mères violentes, accompagnent les femmes violées au poste de police pour porter plainte et veillent à ce que les petites filles aillent à l’école.
Dans la zone d’influence du Gang Rose, l’attitude envers les femmes commence déjà à changer et les violences à diminuer.
2 commentaires:
Bravo pour tes articles très instructifs !
Merci Marie-georges profonde pour avoir pris le temps de venir sur mon blog, a bientôt
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